La neige, le silence. Encore plus palpable qu’au moment de la crue. Le désastre est silence.

Qu’il doit être doux, lorsqu’on a pris soin de se métamorphoser en arbre, sous la neige disparaître. S’encapuchonner, se voiler, se taire. Sentir la sève qui monte, les regards des passants sur nos chevilles : ils se font des idées, imaginent des merveilles. Des formes se cachent dans la silhouette pour le bonheur des petits enfants, des innocents et des superstitieux. Parmi eux un bûcheron, une bûcheronne.

Au réveil, avalanches, larmes, cascades. Alcool pur du soleil. L’arbre sera bientôt consommé à l’horizontale. Continuer sa vie entre parquet et charpente : lit, armoire, meuble de télévision, bibliothèque. Qu’il sera doux de craquer, la nuit, pour aiguillonner les rêves des petits enfants, des innocents et des superstitieux.