Partir tôt, matin d’hiver, gants, bonnet. Un regard sur la passerelle pour ceux d’en-bas. Pour tout commerce, bar-tabac, pharmacie. Les fondamentaux.

Le train est à 8 heures 37 et pas une de plus.

Traverser le Bois de Boulogne depuis la Porte Maillot, ou la Porte Dauphine, un dimanche matin en hiver et par temps gris, n’est pas réjouissant. Troncs glabres, lumière peu inspirée, reliefs de nocturnales inappétissants. Avec aux pavillons le vrombissement lointain et incessant des autoroutes urbaines, parfois des invisibles se hâtent, de lieu en lieu échangeant leur misère. 

Ça et là, le fantôme d’un dandy peut éventuellement rappeler de vieilles lectures. À moins que ce ne soient les vieilles lectures qui, de tout temps, préparent et anticipent l’apparition du personnage.

Dans la « Fondation » enchâssée au milieu des bois, il y a une expo (deux hommes pressés dans des salles distinctes, rien ici ne les fera se croiser, on trouvera là-dessus des pages et des pages en faisant une recherche sur le net, et mieux, en tout cas, que ne saurais le dire)

Mais cet homme, là, gardien de jour, invisible debout, tout entouré de bruits et de rien et de tout, et si seul, qui pour en parler ? Il veille aux distances de sécurité entre une oeuvre et son contemplateur. Sur les murs ? un pognon de dingue.

Il veille, et, peut-être, son esprit vagabonde et déjà n’est plus là. 

En revenant au métro par le Jardin d’Acclimatation, divertissement majeur, un manège casse-gueule, on disait autrefois, où tout le monde a sa chance de tourner en rond, seul ou accompagné.

(et par glissement d’idée, la ronde, c’est mardi, le 15

ce sera, forcément, et plus riche, et plus gai)