Soir d’été

Nonchaloir, au jardin qui prend ses aises, faiblesse, impuissance La perdrix niche à même le sol en herbes hautes Plus loin un lièvre, des chevreuils, du sanglier, toutes les figures de Benjamin Rabier, presque Imaginerait-on un instant un jardin qui contiendrait tous...

C’est tout

La chair du terrain, ses odeurs d’huile végétale à l’intérieur du virage, le soleil en contrejour oblique, les gravillons. Les notes de musique subtiles de la roue libre du vélo que l’on pousse à couple. Les doigts qui chantent sur le guidon...

Quotidiennes

On a vu passer une viergePortée par des hommesDans la télévisionPas une Vierge à l’Enfant,Une vierge toute seule, la Vierge MarieProbablementÀ la télévisionEnsuite des femmes ont défiléDans la télévisionUne danse folklorique, en habits colorésÀ la télévisionDes...

Nocturne

Par delà la fenêtre immense de la nuit,Une lune cruelle et parcimonieuseSe joue d’un air absent, fièvre silencieuse L’herbe nouvelle et impudique caresse les orteilsDu cerisier de cabaretEn déshabillé de soie La lune est une drôle de filleJoueuse et...

Appareiller

Les grands vaisseaux taillés pour la haute merLa littératureArchitecture magnifiqueÉquipages huilés, foi de morueÀ fendre la vagueHemingway, Poe, Defoe, ConradHomèreBaudelaire Voyage secQuelquefois aviné,Toujours ivre(On parle aussi d’appareiller pour une...

Une pluie fine et tiède

(En souvenir des quelques bruissements du monde, lorsque le vent vient souffler dans les aubépines ce qui lui chante, avec parfois d’invisibles observateurs. Et soudain un personnage au corsage de lierre, ventre accueillant aux futurs ululements) Les petits pois...

Dérisoires

« Depuis presque des siècles je suis cet homme encadré par une fenêtreet dont le regard croit se confondre avec la vérité.Il la prend contre lui,s’étonne de n’y trouver nul parfum de plus qu’au jour.Le ciel est d’une simplicité tellequ’il détruit les embruns de...

Les courants d’air et la présence seule

Un matin, une brume divinatoire a investi l’espace griffonné au sortir d’un rêve noble et sentimental. Expansion comparable à un cadavre exquis généreux et protéiforme. Brume de terre ou brume de mer ? Comme dans un vieux couple on ne sait plus très bien...

Respire

Respire Doucement, profondément Le même air partagé Grâce à quoi la musique, la lumière La douceur des mots et celle de la peau Le souffle du souvenir, celui des fleuves Les expressions désuetes Couler des jours paisibles Et des silences (le plus difficile) Respire...

Et pour ainsi dire, propice

La prévenance des arbres, l’infinie délicatesse avec laquelle ils s’avancent vers vous. Leur ciel de vie suffit aux amants d’une heure ou deux, aux assassins, aux repentis et aux solitaires non bagués ; qui viendrait les déranger ici. Plutôt mourir,...