Ces jours-ci, le disque dur est plein de neige, comme autrefois le poste de télévision après la mire, lorsque de fatigue on avait fini par s’endormir. Des photos de neige en veux-tu en voilà, à tel point que j’ai oublié les précédentes. C’est peut-être une des clés du mystère de la neige, son pouvoir de dissimulation temporaire.
Vertu majeure ; on a besoin, parfois, de cet oubli-là, le ravissement inconséquent d’un paradis.
La neige est aussi la cause de grands inconvénients. La semaine dernière, j’avais prévu le voyage à Paris pour aller voir deux expositions, le jour même où la tempête immobilisait durablement toute la région. Trains bloqués, impossible de se déplacer autrement.
C’est qu’Armelle Domenach, lectrice, correctrice (et néanmoins amie) m’avait informé de deux évènements : un curieux hasard voulait qu’un de ses neveux et l’une de ses nièces exposent simultanément, mais dans deux endroits différents, l’une ses toiles, l’autre des textes en accompagnement des photographies d’un ami à lui.
J’avais donc reporté mon déplacement hier après-midi, neiges (et crues !) disparues, mais cette fois un nouveau contretemps, d’ordre non météorologique, ajourna définitivement la visite, l’une des expos se terminant hier soir.
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Je ne connaissais Sara Domenach que par l’intermédiaire de son blog, l’expression de certaines de ses toiles m’avaient beaucoup plu, et j’aurais bien aimé la rencontrer, à la Galerie du Montparnasse. Ce sera sûrement pour ailleurs, et une autre fois.
Par je ne sais quel hasard, hier matin paraissaient dans lemonde.fr les deux magnifiques portraits du président Obama par Kehinde Wiley, et de Michelle Obama par Amy Sherald.

This image provided by the National Portrait Gallery, Smithsonian Institution is of the official portrait of former President Barack Obama, released Monday, Feb. 12, 2018 in Washington. The portrait artist is Kehinde Wiley. (Kehinde Wiley/National Portrait Gallery via AP

This image provided by the National Portrait Gallery, Smithsonian Institution is of the official portrait of former first lady Michelle Obama, released Monday, Feb. 12, 2018 in Washington. The portrait artist is Amy Sherald. (Amy Sherald/National Portrait Gallery via AP)
Puissent les Domenach — et les Obama, si une étonnante erreur d’aiguillage numérique devaient les faire arriver jusqu’ici, me pardonner cette audacieuse juxtaposition. Dans mon esprit, et compte tenu des circonstances, il était difficile de ne pas faire le rapprochement esthétique et peut-être même, politique.
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La deuxième expo, au 247 rue Marcadet, est encore visible jusqu’au 25 février. Ce sont des photos d’Elliott Verdier, accompagnées de textes de Grégoire Domenach, auteur et journaliste. Je ne connais ni l’un ni l’autre, mais j’ai lu des récits de voyage de Grégoire en Asie centrale, vu quelques photos de lui. Son écriture, son engagement dans les revues qu’il anime, m’avaient donné l’envie d’en savoir — et d’en voir plus, de le rencontrer aussi. Peut-être pourrai-je me déplacer à nouveau librement la semaine prochaine, si d’autres embarras ne m’immobilisent pas. Sinon il faudra attendre, et voyager, ce qui n’est pas la pire des souffrances quand l’acte est volontaire.
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Avant même d’aboutir aux portraits “officiels” (et formidables d’audace) d’Obama et de son épouse, j’avais pensé au premier en voyant le tableau “Omassa” (comme un nom se rapprochant de celui-ci, d’ailleurs).
Nul doute que la neige, chassée par les tonnes de sel (c’est très écolo) déversées sur la région parisienne, ne puisse une nouvelle fois t’empêcher d’accéder à ces expos que tu as programmées (et qui n’ont pas coûté sans doute les sommes faramineuses pour la construction d’un musée minable dans le bois de Boulogne) ! 🙂
Ah, un musée chic, c’est au prix choc ! En tout cas il m’a l’air très beau, vu de l’extérieur…
Très beau à l’exterieur Et vide à l’interieur… signe des temps… mais l’habit ne fait pas le moine
Je vous crois sur parole, n’ayant pas encore mis les pieds dans cette conque magnifique qui a pour seul intérêt, dans l’immédiat, de me rappeler celle de Bilbao.
Le parallèle entre les toiles de Sara et les Obama fleurit d’évocations qui ne m’avaient pas traversé l’esprit.
J’avais espéré faire de vous un émissaire reporter, mais le climat aura eu raison de nos velléités, Vous les subissant, et moi les regardant de ma province par images interposées.
faut-il rappeler que les conques de l’oreille sont des cavités, alors Boulogne… signe des temps ou vide par essence ?