Qu’y a-t-il donc de si troublant, de si défendu à regarder la mer depuis la côte, sa frontière secrète, indéfendable, son horizon versatile faussement géométrique et son ciel médusé ?
S’accordent à son sujet beaucoup de fausses paroles aux mots creux délavés. Dans les faits on entend à peine les jambes des chevaux qui tricotent et le froissement de soie des roues sur la grève. Les bribes réverbérées d’une conversation sont amorties par l’épaisseur sans tain d’une couche d’eau salée. On admire sans trop de mots, mais les mots se fichent de notre avis et nous trompent incessamment comme le temps fait des jours.
Au retour, toute une variété de cliquetis aux tempi désaccordés encouragent l’horloger au chevet de sa loupe. Il a réussi à faire redémarrer une montre suisse qui trottait depuis toujours dans mon esprit au poignet de mon père. Reviennent alors en mémoire des mots rassurants et amusants après la bataille toujours recommencée.
Sidney Birchall, horloger à Coutances (50)
Remonter le temps grâce au mécanisme remis en place d’une montre paternelle 🙂 est sans doute une idée que Proust avait égarée dans sa mémoire !
^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^ Belles “marines” que l’on ne saurait s’interdire d’admirer (la nouvelle “Attestation dérogatoire de déplacement entre 20 heures et 6 heures”, qui va faire fureur, peut se plier dans une bouteille lancée à la mer). ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^ 🙂
Merci pour tes belles vagues, par ici répandues ! 😉
Magnifique, cet atelier du temps hors du temps. Y a-t-il beaucoup de ces horlogers en ville qui débloquent encore les vieux mécanismes dans leurs boîtiers d’or ou d’argent, ornements des poignets de nos pères et mères ?
Et la mer en miroir qui baigne la Manche terrestre est bien belle sous l’œil de Dominique.
J.B.
Minuscule et majuscule, deux façons d’aborder le temps, en quelque sorte…
vraiment, ces images de bord de mer
et ce vent, et le temps
c’est curieux, pour la première fois je décompose : vrai – ment, et en effet, on ne sait plus