
Le chemin tourne en boucle à l’envers des aiguilles d’une montre. Par cet indice conséquent, réflexion faite il n’était pas surprenant de voir surgir du passé certains personnages désembués de la torpeur dans laquelle on les confine par habitude, par réflexe, ou pour se préserver de leur vivacité inopinée. Ainsi l’abbaye d’Hambye et son chapelet de ruines, au milieu de quoi un élan architectural inusable et intact. On cherche, tout autour, les traces invisibles de ce qui a pu nous emmener ici pour la première fois. Cause perdue, comme les personnes qu’on a aimées déraisonnablement avec une contrepartie chimérique, perdues de vue mais conservées en mémoire telles quelles dans une jeunesse depuis longtemps enfuie et à propos de qui, en fin de compte, le moindre signe faisant état de leur existence — parole en l’air, hasard d’une rencontre, témoignage direct ou indirect, image d’elle entraperçue floue au milieu d’inconnus — suffit à notre bonheur, en tout cas à ne pas trop souffrir. Mais pourquoi ce désordre, s’admonestons-nous alors, inutilement bien sûr.
La boucle effectuée comme on aurait fait le tour d’une île, reste une forme de saudade et une fine poussière aux jambes. Il est temps de rentrer à la bien nommée Moinerie, dans l’ordre des jours à venir.
(à partir d’ici, tout clic sur une image déclenchera l’apparition d’une autre image comme un clac, si l’on ose dire et si l’on insiste ; mais là encore n’est-ce peut-être qu’une illusion)
Un quelque chose du bonheur. Du premier mot jusqu’à la tôle.
Sauf que le Hamel au maigre ne m’a menée nulle part…
Merci, Dominique.
Mais avec plaisir. Le Hamel au maigre ouvrait paradoxalement sur un mouton gras, broutant de l’herbe idoine. Merci infiniment de votre venue !
Agréable cette promenade entre les photos cachées, les reflets d’eau et d’arc-en-ciel, sans perdre de vue l’œil de l’être fabuleux qui nous observe au bout du chemin creux. La Normandie est pleine de trésors cachés, merci de nous les dévoiler !
Il y a des surprises à tous les coins de haie, avec des odeurs plus variées que dans les coins de rue ! Merci Marie-Christine pour votre passage.
Promenade labyrinthique où we can breathe ! 🦠🧹🦠🧹
Les photos d’Hambye… valent par leur aspect labyrinthique et la prose qui les pose.
Ici, l’on peut enfin dire : “We can breathe !” 🙂
Oui on peut, en effet ; les seuls genoux à terre sont ceux de qui doit renouer son lacet, sans intention morbide et criminelle ! Ou bien ceux de celui qui prie, mais ce jour-là les portes de l’abbaye étaient closes, et je n’ai pas remarqué de manifestation extérieure d’adoration 🙂