Le chemin tourne en boucle à l’envers des aiguilles d’une montre. Par cet indice conséquent, réflexion faite il n’était pas surprenant de voir surgir du passé certains personnages désembués de la torpeur dans laquelle on les confine par habitude, par réflexe, ou pour se préserver de leur vivacité inopinée. Ainsi l’abbaye d’Hambye et son chapelet de ruines, au milieu de quoi un élan architectural inusable et intact. On cherche, tout autour, les traces invisibles de ce qui a pu nous emmener ici pour la première fois. Cause perdue, comme les personnes qu’on a aimées déraisonnablement avec une contrepartie chimérique, perdues de vue mais conservées en mémoire telles quelles dans une jeunesse depuis longtemps enfuie et à propos de qui, en fin de compte, le moindre signe faisant état de leur existence — parole en l’air, hasard d’une rencontre, témoignage direct ou indirect, image d’elle entraperçue floue au milieu d’inconnus — suffit à notre bonheur, en tout cas à ne pas trop souffrir. Mais pourquoi ce désordre, s’admonestons-nous alors, inutilement bien sûr.

La boucle effectuée comme on aurait fait le tour d’une île, reste une forme de saudade et une fine poussière aux jambes. Il est temps de rentrer à la bien nommée Moinerie, dans l’ordre des jours à venir.

(à partir d’ici, tout clic sur une image déclenchera l’apparition d’une autre image comme un clac, si l’on ose dire et si l’on insiste ; mais là encore n’est-ce peut-être qu’une illusion)