Pendant la promenade, un grand frêne faisait des signes incompréhensibles à qui voulait bien l’entendre

Cela sentait le coup fourré

À la fin de l’été, ou peut-être en automne,

déjà (c’était pourtant il y a un bail),

un particulier naïf ou dégagé a confié au papier son secret puis l’a glissé dans la bouteille qu’il venait de vider

La talus l’a absorbée au fil du temps, les filaments mycéliens ont lu la lettre et, ne pouvant jamais garder cela pour eux, puisque c’est dans leurs gènes, ils ont vendu la mèche aux radicelles environnantes dont la fonction (nul hasard, tout ceci est écrit) est de faire circuler l’info vers les feuilles vibrionnantes, mais à la durée de vie limitée, c’est à saisir, ou couic.

Ainsi vivent les souvenirs des vies minuscules parmi les nombril de Vénus, les coucoumelles ou les oreille-d’abbé.