Ne pourrez vous donner la route ! demanda Paganel. Ce sera difficile, répondit John. Croiriez-vous qu’il n’y a pas une carte marine à bord !

Jules VerneEnf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 26

(trouvé par hasard en feuilletant le CNRTL)

 

 

Tiens, ce matin la route est offerte. Heureuse nouvelle, je vais pouvoir remonter il y a trois ans d’ici, au détour d’une phrase que je n’ai pas comprise et qui trotte dans le crâne et sillonne la cervelle, jusqu’à l’entêtement. Et si l’éclaircie continue – oh ! poursuivre… il y a trente ans de cela, une autre, qui m’obsède ô combien, livrera peut-être un sens définitif, ou acceptable. Faisons confiance à la diablerie du voyage. Et il y a cinquante ans, grands dieux j’ai la mémoire qui flanche, mais pourquoi ces quelques mots derrière la cloison, et dans quel but ? Il en faudrait rejoindre le contexte, et si les abords de la route n’ont pas été malmenés, qui sait, éventuellement trouverai-je des traces, des inscriptions ; en fouillant bien, méthodiquement, peut-être un sens surgira-t-il ? Et si toujours – mais la tâche est surhumaine, je le conçois – la route menait encore plus avant, bien avant, si l’idée native surgissait à un carrefour, lieu prisé par les inscriptions, les indications, l’organisation des sens (un carrefour forestier ?) si je trouvais enfin le pourquoi de tout ce questionnement, et la force de prévenir les compagnons de route de la folie d’une telle entreprise ?

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