Parfois, tu bascules tendrement vers l’autre versant, en même temps que l’été archi-mûr, débordant, trop lourd, trop fardé. Le regard pas plus haut que la terre aux mille parfums, tu dérives et plonges à rebours sur celles d’autrefois, étonné de n’être ruine qu’à demi. Mais aussi, que de sève alentour !

Il y avait, au Faou, un jardin au plan carré dont le centre exact formait une croisée. Je m’arrangeais pour y surprendre en chemin les deux vieilles dames minces vêtues de gris ou de gris-mauve, leur faire la révérence ou une autre bêtise, tandis qu’un jardinier nommé Goulaouic, dont la fonction première était de siffloter le matin, avec plus d’ardeur, s’il était possible, lorsque ma grande sœur ouvrait grand les volets de sa chambre, bêchait le sol avec une lenteur telle qu’aujourd’hui encore je le tiens pour prophète.

Je ne l’ai pas vue tout de suite, mais elle était là, cachée dans la substance ductile et plumeuse du temps, les boucles de l’enfance ; retrouvée dans la mémoire, l’inconnue du parcours, la joueuse de miauleries, la bête faramineuse. La mystification aura duré l’espace d’un bel incognito dans l’été transformiste.