Ça, c’est le mur de la maison. Quand il est jaune le soir, il fera beau demain.

Les photos ont été prises samedi dernier à Paris dans l’après-midi, lors d’une une marche en diagonale à travers les Tuileries – à la manière du cheval aux échecs – entre Le Musée des Arts Décoratifs (deux expos, l’une très belle, Gio Ponti, l’autre un peu trop touffue, on y passerait facilement la journée, Japon-Japonismes), et l’Orangerie (rien de neuf, mais une buvette agréable et abordable sous le cube en béton ciré comme une grosse commode).

De l’autre côté de la Seine provenaient les bruits sourds de fusils ou de grenades, mais non accompagnés d’émanations lacrymogènes visibles comme sur BFMTV (l’absence de vent, probablement, en était la cause). Les troupes disposées quais d’Orsay et Anatole-France devaient être au combat. La rue de Rivoli, dont la circulation automobile avait été exclue, était laissée aux piétons, vélos et patinettes jusqu’à la statue dorée de Jeanne d’Arc, avec son allure de péplum. On avait dû craindre, par ici, mais cela ne vint pas. L’accès à la place de la Concorde était défendu par un montage abrupt de barrières métalliques bleu nuit à travers lesquelles on voyait du vide, et quelques mines patibulaires faisant le pied de grue. Vu d’ici, parmi la foule clairsemée et à moitié dévêtue, cela donnait l’impression d’un couvre-feu chic et sympathique.

Nagani Iwao « Marcassin »

Il y avait huit mains, et ça faisait douze pieds. En fin de soirée, à l’heure de l’apéro, les hommes ont battu les femmes dix à zéro. Le baby-foot est un être vivant, un gros scarabée aux mouvements brusques, maladroit et parfois cruel comme l’œil du marcassin.