
Une femme assise, robe sous le genou, orange, ciel, pomme : un Bonnard
Des sandales de paille lacée, une gousse d’ail en pendentif sur la gorge
Des piques à olives, vertes, noires, éparpillés en mikado sur la table ronde bistrot autour d’une anisette, une grenadine
À l’ombre, un bébé confie son rêve à l’épaisseur du couffin
Le sillage délicat de la barmaid, un Dior sans âge, agite furtivement les consciences
Une maison rose surplombe la falaise du rocher de Granville
Deux types, là-bas, titillent de concert leur raquette de tennis
On entend la rumeur d’un set gagnant sur le court lointain
Un open ? Des élites ; escadrille sportive européenne en quadrilles
Et pourtant, la douceur interminable de l’après-midi, comme un dimanche dans l’arrière-pays
Avec ses brocantes, vide-greniers, bricoles, souvenirs au vent, familles dispersées
Tristesse des objets apatrides
Des parapentistes en couple et en silence obturent régulièrement le disque solaire
L’ombre de leur voile est un minuscule nuage sensible
Comme les deux ou trois petits Boudin, Eugène, du musée Anacréon, ville haute
Baptêmes de l’air ? Gopro hero
La femme assise, robe sous le genou, caresse l’intérieur de ses lèvres avec un pique à olives, vertes, noires
Elle a fermé les yeux et allongé les jambes
Le couffin est devenu secret
Un homme désactivé échappe enfin à ses pensées

Douce journée d’été, indolente et sensuelle, joliment ressentie, les mots tendres et lumineux de Dominique charment et nous caressent…
Des mots murmurant sous la tonnelle
Une après-midi d’été à rêver
Une valse de petits riens qui nous remplit de plaisir.
Merci…
C’est moi, Caroline…
et l’été continue entre touffeur et splendeur
Vous avez bien fait de passer 🙂 Merci, Brigitte
jolie saisie, écriture d’un ciel à voile… 🙂
Heureux de te relire !