Une femme assise, robe sous le genou, orange, ciel, pomme : un Bonnard

Des sandales de paille lacée, une gousse d’ail en pendentif sur la gorge

Des piques à olives, vertes, noires, éparpillés en mikado sur la table ronde bistrot autour d’une anisette, une grenadine

À l’ombre, un bébé confie son rêve à l’épaisseur du couffin


Le sillage délicat de la barmaid, un Dior sans âge, agite furtivement les consciences

Une maison rose surplombe la falaise du rocher de Granville

Deux types, là-bas, titillent de concert leur raquette de tennis

On entend la rumeur d’un set gagnant sur le court lointain




Un open ? Des élites ; escadrille sportive européenne en quadrilles

Et pourtant, la douceur interminable de l’après-midi, comme un dimanche dans l’arrière-pays

Avec ses brocantes, vide-greniers, bricoles, souvenirs au vent, familles dispersées

Tristesse des objets apatrides



Des parapentistes en couple et en silence obturent régulièrement le disque solaire

L’ombre de leur voile est un minuscule nuage sensible

Comme les deux ou trois petits Boudin, Eugène, du musée Anacréon, ville haute

Baptêmes de l’air ? Gopro hero



La femme assise, robe sous le genou, caresse l’intérieur de ses lèvres avec un pique à olives, vertes, noires

Elle a fermé les yeux et allongé les jambes

Le couffin est devenu secret

Un homme désactivé échappe enfin à ses pensées