La plupart du temps on ne va nulle part, c’est juste suivre en silence le chemin plausible qui n’offrira la souffrance d’un pas de travers sur une racine en forme de croc-en-jambe, plutôt le plaisir d’un saut de côté dans une lumière incidente comme un coup d’épée. Avec dans le creux de la main un métier qui colle à la paume et nous dit tiens, là c’est une possibilité de se relier à une idée qui trottait en tête le matin ou le soir précédent, et c’est comme cela tout au long du parcours, accompagné dans le hasard d’un va-et-vient entre le réel et la possibilité d’une sympathie, la claire ambiguïté du calme.
D’autres fois c’est un ruban de bitume doux comme un fleuve où chacun suit sa bulle poreuse à la façon des insectes aquatiques qui flottent séparément, à la ressemblance qu’on échange quelques mots lorsqu’un rapprochement — ou un écho favorable dans la futaie — s’y prête. On s’est donné implicitement rendez-vous à la fin de la boucle où la promenade était belle. Et les bottes crottées de rejoindre le coffre de la voiture. Le soir, les maisons débordent d’une chaleur qui imbibe l’obscurité ; des oiseaux invisibles se répondent de loin en loin comme si leur vie en dépendait. La nuit porte à l’interprétation.
Prose apaisante et magnifique, rehaussée de photos dont les nuances de noir et blanc alimentent merveilleusement la douceur. Merci, Dominique, de nous envoyer ainsi tes messages du quotidien.
jacques
Merci beaucoup, et il est vraiment plaisant de se remettre au noir et blanc dans l’esprit manuel d’il y a 50 ans, mais avec des outils différents, bien sûr !
Une plage forestière, calme et musicale, un temps de zen avec ensuite comme l’amorce de grains de pluie… 🙂
Le froid arrive ! (on imagine ça dans la bouche de Jean Castex et, tout de suite, ça remonte le moral…)
Suivre en silence le chemin plausible.
Dans la douceur ouatée de vos photos où le noir et le blanc échangent une caresse de velours.
On a tant besoin de cette lumière en ce moment.
J’aime beaucoup comme toujours !
Il faut vraiment chercher des raisons de se remonter le moral ! (les livres aussi, c’est souvent parfait, mais le médecin m’a toujours recommandé la marche, alors, j’obéis ! Mais en compagnie…) Merci beaucoup de votre passage.
De belles photos.
Une lumière incidente.
Un rendez-vous donné.
Et la nuit, qui permet tout.
Et c’est sans oublier le quartet, bien sûr.
Billet doux.
Merci, Dominique.
Le quartet est vraiment chouette, je ne connaissais pas cette harpiste de jazz (instrument peu habituel dans le genre !) Merci à vous.
on a l’impression de reconnaître ces endroits-là de notre mémoire (des échos passagers comme cette musique si prenante) (trop bien)
Je ne connaissais pas la fille harpiste de jazz (!) découverte un peu par hasard sur une newsletter avant-hier.
On attend les matines de pied ferme !