Pendant le confinement les morts reviennent nocturnement, jusqu’ici tout va bien, mais ils nous prodiguent leur tendresse, comble de la cruauté. Il faut leur pardonner, ce ne sont plus des spécialistes du réveil. C’est peut-être l’occasion, quand on en a la force, de fouiller les différends qui nous animèrent à leur encontre et de clore le débat, jusqu’à la prochaine catastrophe.

L’une de nous deux ici a perdu l’odorat subitement au début de la saison sèche. Cela revient progressivement, en commençant par les odeurs fortes : whisky, thym, ail, excréments. La ligne forte des choses, donc. C’est l’occasion, là aussi, de sillonner les petits bonheurs qui nous entourent et d’en exprimer le suc, jusqu’au prochain ravissement.

(alors le geste, la route, les autres)