En allant vers le nord, en allant littéralement par monts et par vaux sur la commune de Doville (dont le nom a touché Proust encore plus haut géographiquement parlant, et au bord de la mer – volonté de brouiller les pistes ?), je ne pensais à rien de bien intéressant et surtout pas à ce que j’allais écrire ici. Ou alors, et puisque ce sont des lieux connus intimement du vieux Barbey (dont ma lecture remonte à l’antiquité, mais que je ne pouvais décemment pas exclure du paysage), peut-être aux landes et plateaux calcaires traversés par les personnages de Jacques Abeille, de lecture plus récente et surtout plus rapprochée, et même si Julien Gracq, José Corti et jusqu’à Bernard Noël semblent n’être jamais intervenus pour encourager la lecture de ses livres, en tout cas de ses livres « post-érotiques ». Quoi qu’il en soit, tout ce beau monde était absent de mes pensées dans les quinze kilomètres de cette boucle autour du marais au nom approprié de Sangsurière, marais que l’on n’aperçoit d’ailleurs jamais, ou alors de très loin, à l’instar de ces lieux semble-t-il inatteignables que sont le Désert des Tartares, le lac de Grand-Lieu ou le Rivage des Syrtes. Par conséquent il y aura quinze photos travaillées par le Temps, celui-ci méritait bien cet hommage avant de retomber dans l’oubli, puisque là est son sens et son sel, sa douceur parfois.


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