Quand tout à coup, l’inouï d’une nuée de corbeaux freux bleu nuit fondant sur la terre, volet réanimé en détail d’un retable de Jérôme Bosch. Et les becs, de concert, de fouir ; vers de terre, némapodes, iules, taupes ; collemboles, acariens, cloportes, termites : sauve qui peut ! La pioche est sévère et la langue est riche. Quelle inintelligible rumeur augurale à l’origine de cette ruée ? De quel instinct oublié l’humain est-il dépourvu ? Mais à qui profite la métaphore ? Il faudrait à son tour fouiller dans les textes anciens, trouver le récit d’un survivant de Pompéi narrant l’intuition des oiseaux et des bêtes domestiques en fuite énigmatique tôt le matin du drame, ou bien écouter différemment Messiaen entre les lignes, ou encore rester tout attentif au silence de sa surprise, et demeurer.
Les jours suivants, après la douceur illusoire de la neige en flocons, sa blancheur aveugle, le sol gelé en profondeur sous les pas, sa contamination au corps tout entier, immobilisaient pour des jours toute tentative d’interprétation si ce n’est que, par rétrospective, le négatif de la chute des corps avait été révélé avant le positif, comme dans la chimie argentique des images, naguère. Un protocole sensible, après tout.
Si je comprends bien, il faut se balader à la campagne avec Larousse (le dictionnaire)…
Mais Hitchcock y reconnaîtrait les siens, et le noir et blanc c’est l’alliance du corbac et de la neige !
En tout cas, pas sans cible sans doute pour les chasseurs (il y en a en liberté, dans le coin ?)… 🙂
Un Larousse, oui, mais illustré tant qu’à faire !
Il y a autant de chasseurs qu’à Paris, mais il y a moins d’hôtels. 😉
J’espère que la horde de corneilles a eu le temps de trouver le trésor caché dans le pré avant l’arrivée de la neige . Le camélia prend des allures de sorbet à la fraise…
L’hiver offre des détails savoureux, merci de les dénicher pour nous.
Ils ont fait des réserves de précaution, mais depuis l’épisode la terre est redevenue meuble, en prévision du printemps.
Douceur des hasards connivents… j’écoutais cet après-midi la Turangalîla-Symphonie de Messiaen… Une intuition de lectrice domestique ? Allez savoir…
Cette coïncidence, vous connaissant, c’était tout sauf du pipeau 😉