Station au milieu de l’été quand le bourdon résonne (sa sonate imprévisible dans les mellifères, musique au soleil spectateur)
Les fleurs de la bourrache ont le consentement sage, qui s’inclinent sous le poids minuscule d’un vent fragile et éphémère
Assis sur une chaise de jardin on aperçoit par intervalles dans une échancrure flottante la verveine de Buenos-Aires, promenade immobile en équilibre sur le réel
Comme ces hommes tranquilles au regard lointain, assis devant chez eux dans la ville d’un pays chaud, leur pensée vagabonde… ailleurs
peut-être
Plus loin, les morts du cimetière adoucissent leur peau tombale sous le soleil aléatoire
(parfois, des nuages multipliés comme des poissons dans l’eau du vent dominant s’interposent)
les morts, acteurs incomparables
Et ça travaille
L’inachevé au clair du jour se poursuit différemment dans la perspective d’une tectonique nocturne, souterraine et sentimentale, et les yeux fascinés de croire en la possibilité d’un retournement de situation, minuscule victoire au coin de la rue en guérilla végétale tous genres confondus
peut-être
et le vent se fait bon
dans l’échancrure où vient flotter
cette courbe verveine
…
Tous les sens participent de la découverte…
Le végétal et le minéral s’allient (ou, peut-être mentent) comme les mots avec les photos : les morts sont étrangement négatifs. 🙂
C’est exact, même si l’on regarde moins souvent les diapositives… 🙂