Un arbre isolé, mort dans la force de l’âge ; on l’avait découvert à vélo, sur une petite route secrète
On puise dans sa mémoire, impuissante à rejoindre l’origine des expressions toutes faites ou spontanées
Recours au poème (chinois) :
Dix mille cavaliers sont descendus du ciel ;
Les frontaliers regardent, en se frottant les yeux
Dans le fossé sans fin de la Grande Muraille,
On fait boire les chevaux : du coup il est à sec.
Siu Lan (18e siècle), Air des frontières
La pluie est annoncée demain en matinée
Il est encore si beau dans la lumière du matin ou dans celle du couchant.
Sans lui le paysage serait somme toute banal…
Merci de nous l’avoir présenté. On aurait bien envie de suivre ce petit chemin secret, il suffit d’emboîter le pas des libellules. Elles connaissent tous les secrets.
Il se transformera sans
doute bientôt en bois de chauffage. Vous avez raison, les libellules nous feront découvrir un autre point de vue !
Il a donc, pas encore noyé, échappé aux inondations en Allemagne et en Belgique. Il n’a peut-être pas connu Malraux ni Altenbourg…
Beau recto-verso de la photo comme calligraphiée. 🙂
Je découvre à l’instant avec consternation l’ampleur de la catastrophe. Navré pour l’homophonie malheureuse entre le noyer et les noyés, même si un pull marine ne m’a jamais fait penser à la fille Le Pen, ou encore un vieux rosier blanc à Mme Macron ! 😉
il y a devant chez moi
un arbre mort que j’ai gardé
je sais que d’aucuns doivent se dire
qui donc est cet être étrange
qui laisse là un arbre mort
c’est qu’il est beau, cet arbre
tellement beau
et ils me sont souvent si beaux
les arbres dénudés
…
et vous lisant j’ai eu envie
de trouver un poème chinois
pour faire écho à celui de Siu Lan
et honorer ce beau noyer –
celui-ci est tiré du livre « Le ciel en fuite »
(anthologie de la nouvelle poésie chinoise)
un livre plein de trésors
trouvé d’occasion dans ma ville
pour un prix dérisoire…
Un poème de BAI QIU –
Mille routes, mille arbres
(en souvenir de mes parents disparus)
Les routes il y en a mille et mille qui m’appellent
les arbres il y en a mille et mille qui m’appellent
mais la route suivie à l’aller
est déjà enterrée par les vents de sable
l’arbre racine de ma vie
est déjà pourri
dans ce monde chaotique
il ne reste que moi
seul
1969
merci, Dominique
Merci, Caroline, pour votre mot doublement poétique.
(le livre mien est une anthologie de la poésie chinoise classique, chez poésie/Gallimard, un trésor, les deux semblent donc complémentaires !)