
En sortant de l’hôpital de Saint-Lo — il porte le nom sonore de Centre hospitalier Mémorial France – États-Unis — titre qui pourrait susciter une certaine méfiance voire provoquer l’inquiétude, n’étaient le calme et la précision de ses soignants, ceux-ci laissant naître heureusement une confiance que celui-là aurait a priori révoquée (on serait donc si sensible au nom des lieux ?) mais nous serons certainement appelés à nous revoir, autant donc rester sur une bonne impression ;
… ce fut un plaisir de revoir les portraits troublants et scrutateurs du sieur Jean-François Millet au musée Thomas-Henry de Cherbourg, qui par ailleurs abrite quelques scènes touchantes, propices à vous travailler de l’intérieur sur une palette d’émotions contrastées, comme on dit à l’école et comme on fait à l’hôpital mais ici en toute discrétion, visite sans chronologie revendiquée où s’affichent, parmi quelques rares stars, de remarquables inconnus, c’est ainsi dans tout musée de province au charme indicible,

Après une visite-promenade d’une heure et demie où nous étions huit masques, en impliquant les deux gardiens et la libraire – vendeuse de billets (on attend l’énarque lambda qui passera un jour par hasard, demandera le livre de comptes, descendra sans attendre au compte de résultat et s’exclamera mais vous nous coûtez un pognon de dingue ou autre formule apparentée, à l’issue de quoi un audit comme à l’hôpital, comme à l’entreprise, vente au privé, démantèlement et ainsi de suite), direction Vauville et son anse, plus à l’ouest, avec en mémoire les visages et les corps, ceux sur les murs et ceux qui les gardent, pour leur faire prendre l’air et des forces pour l’avenir,


Il n’est pas difficile de faire abstraction des deux sites nucléaires aux superstructures visibles en tout lieu à l’horizon des collines, le troisième en face est mobile, surpuissant, et son danger propose un terme plus lointain, à une époque où l’humanité — ou ce qu’il en restera — se sera confondue avec le paradis des formules mathématiques.
Dans l’attente, venu des îles ou des dunes, gratuit et désobéissant, un vent léger caresse la falaise.

Il est vrai que les musées hors-Paris (parfois hors-sol) réservent des surprises et un air de “je ne sais quoi” s’apparentant à un retour fictionnel dans le passé.
Alliée à des photos perspectivistes et à un texte joliment contourné, cette excursion vaut bien une explosion nucléaire (dans l’œil) !… 💣🏺🩺🖼
Merci à toi (et ce terme d’allié s’apparie bien avec le début de l’histoire ! 🙂
L’art nous « travaille de l’intérieur » en effet, et l’extérieur nous apaise pour peu qu’il soit aussi flamboyant. Tous nos noyaux cellulaires en frémissent, du moins les miens…
Bénéficier de l’un et de l’autre est loin d’être négligeable ! Merci à vous
il est vrai que vous lisant on a, comme toujours ou presque, et sans doute de plus en plus, le coeur qui chavire entre colère et sourire
Il faudrait pourtant, dans la mesure du possible, ne pas infliger au lecteur un cruel mal de mer ! 🙂
Par chance, le vent.
Et ce plaisir que vous prenez à nous emmener ailleurs, au bout de certains clics.
Et par chance l’air et la mer.
Et les falaises qui se laissent faire.
Et les ciels et les champs.
Merci, Dominique.
C’est assez plaisant en effet, désolé pour le récent éloignement, et merci à vous Caroline.
l’anse de Vauville, cette magie (et puis pour l’un des trois sites (ce wtf epr)- qui nous coûte (et nous coûtera) quand même pas loin des deux bras et des deux jambes – il n’est pas encore prêt de fonctionner) – on a la chance dans ces coins (je me souviens de Dielette aussi) (ou là haut, la promenade au phare de Barnevile) de découvrir au loin le décor des travailleurs de la mer
On peut aussi ajouter la Fosse des Casquets (https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fosse_des_Casquets) pour compléter les joyeusetés de l’endroit, à défaut d’enterrer le problème on l’a laissé se noyer !