Curieusement, dans ces images qui viennent à soi au milieu d’une promenade et dont on choisira plus tard un extrait, ce sentiment d’aller se faire promener, d’aller se faire balader, comme on nous aurait envoyé se faire voir autour de la mer.

Il y a bien sûr des correspondances, des ressemblances imaginées entre mousses et moines et des choix graphiques sur telle ou telle photo, et qui ne tombent pas du ciel, même si l’on est autour d’une abbaye, celle de Mortemer en Normandie (et en l’occurrence).

C’est en fin d’après-midi au nouvel an et il fait froid, la boue n’adhère pas aux bottes (mais le gel sur la peau) et le paysage s’incruste et s’insinue dans la mémoire à la recherche d’une vie précédente, tandis que la petite musique d’une écriture entre par la tête dans les plis du corps. La campagne respire autour de la carrière de l’abbaye avant-hier démantelée, définitivement fossilisée dans son jardin pour l’heure inaccessible. Reste à imaginer la baleine qui vivait autour du squelette : un souvenir d’odeurs d’humus nous renseigne tantôt. On est toujours déjà venu dans les endroits qu’on ne connaît pas, au gré des variations de la géographie sentimentale. Curieusement.