Ils sont partis au camping. C’était un peu plus cher qu’ailleurs parce qu’il n’y avait pas d’animations, pas de jeux, pas de wifi, pas de piscine, pas de jacuzzi ni de spa ; c’était le prix à payer pour la tranquillité semble-t-il. Ils n’ont pas eu l’impression de s’être fait avoir, c’est comme pour les vêtements qui n’ont pas Nike ou Adidas écrit en grand sur le dos ou sur la cuisse, forcément c’est plus cher. De toute façon s’ils étaient vraiment riches ils seraient venus en vélo, mais les chemins et les routes sont trop dangereuses.
Non. En vrai, on est allé voir des amis qui passaient une semaine de vacances au camping. Ils avaient un petit bateau qui permet de frôler les rochers, voir ce qu’ils ont toujours à nous dire, est-ce qu’on arrive encore à les entendre.
Quand j’étais gamin, on se moquait gentiment des gens qui partaient dans une maison de vacances à 20 km de chez eux. Mais quel intérêt, on disait. Comment tu veux te reposer sans changer d’air.
C’étaient des commerçants, des médecins, des professions libérales. Et c’était surtout une façon d’ironiser pour tenir ce monde-là à distance. Pour garder la main, peut-être. Inverser les rôles.
Et puis il a fallu rentrer. La voiture a fini par accepter de démarrer. Elle était bien contente elle aussi. Sur la bande FM il y avait une chanson plus toute jeune, nostalgique et géniale. J’ai pensé à d’autres voix saisissantes ; Émilie Dequenne, Emmanuel Mouret et les autoradios avec PO/GO écrit dessus. Les éléments en place sur la terre comme au ciel avaient l’air de dire, les temps changent. Et pourtant ces grands essaims de clarté, là-bas. C’était chic.
💛
Camping : Belle approche du “camping” d’origine, en voie de disparition, paraît-il (article récent du “Monde” sur le phénomène : ce lieu sans piscine et autres “animations” destiné à la faillite), heureusement la croisière, où l’on s’amuse, est là et les photos le prouvent – le genre de “Vaurien” a encore la vie prolongée.
La vacance de l’esprit remporte toujours le prix de la liberté. 😉
Merci ! Oui, la quiétude est devenue un luxe, c’est de plus en plus flagrant. Bon, dans le Cotentin, le climat n’attire pas non plus des foules immenses, restons Optimist ! 🙂
Ça ne prend pas grand-chose, me disait Rose. Des yeux, un coeur, et quelques trous dans les nuages. Avec aussi, peut-être, des bateaux frôleurs de rochers.
Il y a un marnage considérable, même en marée de morte-eau comme ici. Par beau temps, le seul risque est de se retrouver isolé sur un banc de sable, une peine légère, convenons-en. Merci Caroline.
mes nièces très bonne banlieue ouest nous convoquent dans un camping (sans tout cela) pour les 80 ans de leur mère (et oui pas très cher pas très) 🙂
Une table, des sièges, une glacière et un parasol, et ça peut faire un bon moment ensemble ! (et sans sono tonituante, of course) 🙂
une lumière légèrement voilée posée sur choses et paysages, textes images d’une délicate douceur, la nostalgie, une patte
Magnifique première photo et magnifique assemblage de texte musique et photos, comme toujours.
Le Cotentin on s’en contenterait bien !
C’est la château de Regnéville, qui fait l’équilibriste depuis des siècles. Chevilles fines mais solides ! Merci Chris 🙂
merci pour ce tout petit déplacement sur la terre aimée où pour la première fois depuis douze ans je n’ai pas passé de vacances, et ces cheveux de nuages rouges dans le ciel, splendides
Il y a eu un événement curieux ce jour-là, j’ai vu sur le net de très belles photos prises depuis Granville, Agon… une formule secrète mais resplendissante !
Merci Caroline de votre passage par ici.
Oh… Je crois reconnaître l’étrange ruine de R. ! Mais si oui, où sont ses corbeaux ?
Ah… les corbeaux sont allés
Crier dans les fours à chaux !
😊
Comme un air de Michel Jonatz qui flotte ici.