Drôle de coïncidence, lors d’un récent périple dans le Lot. Au retour d’une promenade entre deux causses, dans le creux apaisant d’un vallon (cela commence comme un texte romantico-naturaliste ; sans doute un affleurement de nostalgie — comme on dit d’une rivière souterraine qu’elle affleure la couche calcaire — nostalgie des cours de géographie du Primaire où l’on apprenait comment lire une carte, ce qui avait pour effet dérivé, la plupart du temps, de créer des paysages mentaux plus ou moins fantaisistes), alors qu’on s’attendait à voir couler la Dordogne en toute splendeur, c’est le flux tranquille d’un canal qui apparaît sous les yeux. Un canal… non ce n’est pas possible (on entend d’ailleurs la rumeur d’un rapide, ou d’un déversoir, par delà les feuillages). Alors c’est une île. Une île sur la Dordogne ? Une île moirée vert foncé – vert d’eau comme une jangada. Un pas de plus et apparaîtrait dans la moiteur tropicale — on frise aujourd’hui les 36 degrés — Jean Galmot fouillant la rivière en chercheur d’or. Un instant plus tard, je me voyais revenu dans la lumière douce et dorée du Bassin parisien, vers Isles-lès-Villenoy à côté de Meaux, là où les canaux se frôlent, se croisent même, et longent la Marne qui parfois déborde en plein été…
… alors qu’en se retournant vers les maisons riveraines, l’architecture ouverte sous les tuiles dorées d’une lumière méridionale prouve le contraire. On aurait donc, en quelque sorte, rêvé ?
Il fallait faire vite, contre toute attente nous étions, paradoxalement, pressés. De toute façon il était trop tard dans la journée pour envisager une visite plus sérieuse.
Juste le temps, avant de partir, de deviner un clin d’œil discret de la part du tympan de l’église, avec sa mandorle allégorique illuminée d’une rencontre heureuse.
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Photographies : Carennac, le 21 juillet 2021
Reposante balade, il y a des canaux partout, en fait (même dans le corps humain), il manque juste des haleurs même ivres.
Mais l’alcool, ce poison, est désormais interdit dans certaines villes en temps de pandémie (Chicago avait trouvé d’autres prétextes quand on lança la Prohibition qui bientôt dira ici son nom !).
La mandorle ? Ah, mais voilà le mot que je cherchais ! L’Académie française ne prend jamais de vacances puisqu’elle a une “Secrétaire perpétuelle” !
Belles photos, au demeurant. 🙂
Il y avait bien deux ou trois bateaux ivres, tenus en laisse à l’embarcadère… ^^
La lumière suit les méandres des rivières et s’arrête sur les pierres que les hommes ont patiemment sculptées, ont-ils eu les mêmes désirs que les nôtres ? Ont-ils souffert des mêmes maux et ont-ils ressenti le même plaisir à parcourir ces causses ?
En tout ça, moi j’en ai à vous suivre. Merci !
La dimension du sacré, avec les animaux, au dessus des têtes ou dans les cavernes, devait être plus importante !
Pour le reste, on devrait pourvoir trouver des similitudes… 😉
Merci Christine de votre passage.
photos magnifiques en effet (et panorama de la même eau) (tu dis vert d’eau comme une jangada – mais une jangada qu’est-ce me dis-je) (la chance le beau temps et les détours et retours du fleuve) (magnifique)
La première fois que j’ai entendu le mot, lu chez Verne sans aucun doute, j’ai compris l’agent Gada.
Déjà, le sens glissait subrepticement ! 😉
Encore une fois, après le clin d’oeil et le point final, je m’entends qui soupire d’aise.
Merci, Dominique.
Un apaisement certain. Merci, Caroline.
trop fatiguée pour trouver d’autres mots que : quelle beauté et presque davantage quel charme – merci
On se laisse facilement séduire. Merci Brigitte de votre passage.