Curieusement, dans ces images qui viennent à soi au milieu d’une promenade et dont on choisira plus tard un extrait, ce sentiment d’aller se faire promener, d’aller se faire balader, comme on nous aurait envoyé se faire voir autour de la mer.
Il y a bien sûr des correspondances, des ressemblances imaginées entre mousses et moines et des choix graphiques sur telle ou telle photo, et qui ne tombent pas du ciel, même si l’on est autour d’une abbaye, celle de Mortemer en Normandie (et en l’occurrence).
C’est en fin d’après-midi au nouvel an et il fait froid, la boue n’adhère pas aux bottes (mais le gel sur la peau) et le paysage s’incruste et s’insinue dans la mémoire à la recherche d’une vie précédente, tandis que la petite musique d’une écriture entre par la tête dans les plis du corps. La campagne respire autour de la carrière de l’abbaye avant-hier démantelée, définitivement fossilisée dans son jardin pour l’heure inaccessible. Reste à imaginer la baleine qui vivait autour du squelette : un souvenir d’odeurs d’humus nous renseigne tantôt. On est toujours déjà venu dans les endroits qu’on ne connaît pas, au gré des variations de la géographie sentimentale. Curieusement.
Le squelette serait la charpente délicate du texte, la lumière celle d’aujourd’hui et l’humus une histoire d’humeur…
Le bois règne encore en maître ou en mi-stères.
Un promeneur s’est comme égaré en cet espace de morte mer : l’eau lui renvoie une image trouble de Narcisse sans bouleau.
L’album photos, avec ses ouvertures (qui rappelle une projection de diapositives en moins fatigante), tourne sur lui-même, carrousel pas tout à fait marin mais évocateur de deuxième ou troisième vagues, fort éloignées, au large du ressac médiatique et de la manière de ressasser politiquement qu’un Georges Pernoud a quittés finalement à temps. 😉
Ah, les inénarrables projections de diapos de vacances dans la belle-famille, le dimanche après-midi en hiver. Un souvenir de boomer que l’on ne regrettera pas ! Merci de ton passage boisé et littéraire. 😉
Parfois, en certains lieux, pourtant inconnus, on retrouve la mémoire de sensations déjà vécues, et de détails familiers. C’est assez déroutant lorsqu’on a l’esprit cartésien, mais pour moi, qui suis plutôt rebelle aux fonctions linéaires, c’est assez rassurant. Ce lieu me paraît fort bien pourvu de ces détails signifiants. Merci pour cette agréable visite !
Avec plaisir, c’était une boucle enrichissante et apaisante.
Les verts d’une géographie sentimentale pourpre… décidément ce garçon est un sucre d’ocre !
C’est un garçon de la taille d’un lutrin 😉
Pour mon bonheur…
Merci.
…
Et oui aussi
à marcher en écrivant
à écrire en marchant
et à se souvenir
jusque dans les plis du corps
…
Correspondances et coïncidences …
… entrent dans la danse !
tu as raison, parfaitement toujours déjà…