L’accélération

Dans l’essentiel de la tempête, la pléiade des Arbres a tenu tête, en son réseau bien codifié aux liens immenses et invisibles, en société solidaire. Il y avait de quoi cesser de gémir, pour sortir et voir (Je me souviens de la première fois, cela commence à faire un...

Les courants d’air et la présence seule

Un matin, une brume divinatoire a investi l’espace griffonné au sortir d’un rêve noble et sentimental. Expansion comparable à un cadavre exquis généreux et protéiforme. Brume de terre ou brume de mer ? Comme dans un vieux couple on ne sait plus très bien...

Vieux chasseur

C’est fou quand même, les analogies Tu prends la mort — cette sidération au sens astronomique : un trou noir déforme l’espace-temps de ton ventre intérieur — absence absolue des mots pour le dire (les mots, qui se jouent des lois astrophysiques, ont été soufflés par...

Plastique

Les vœux du maire, initialement prévus pour ce midi, avaient été annulés « compte tenu de la situation sanitaire ». Vœux annulés, soyons honnête, au grand soulagement de tous. À l’exception peut-être du maire lui-même qui, nouvellement élu, n’a pu, pour la...

Respire

Respire Doucement, profondément Le même air partagé Grâce à quoi la musique, la lumière La douceur des mots et celle de la peau Le souffle du souvenir, celui des fleuves Les expressions désuetes Couler des jours paisibles Et des silences (le plus difficile) Respire...

Et pour ainsi dire, propice

La prévenance des arbres, l’infinie délicatesse avec laquelle ils s’avancent vers vous. Leur ciel de vie suffit aux amants d’une heure ou deux, aux assassins, aux repentis et aux solitaires non bagués ; qui viendrait les déranger ici. Plutôt mourir,...

On a clear day

Dans les couloirs de la mélancolie S’immiscent quelquefois  (À bien y regarder) Des fleurs comestibles aux racines tourne-sol  Une émeute interne  Un émétique  Un mot particulier qui résonne autrement, à la couleur du mélange des genres — Les arbres sont là pour...

Dans la peau de l’homme au ciré jaune

C’est la mauvaise saison, ou la basse saison, saison où rien ne va, ça râle de tout côté ; qui du froid, qui de l’eau, qui du vent, qui du vendre, qui de quoi ou qu’est-ce L’idéal serait d’être en bonne entente avec sa solitude (une façon...

À la dérobée

   La maison du Faou, route de Châteaulin, en retrait derrière les platanes, vieux fringants immobiles depuis tant d’années. Les platanes, infatigables comme sont les éléphants, doivent pourtant venir mourir un jour et en famille, aux confins des savanes du...

C’est comme si

    Au bord de la mer, le pas toujours s’alentit, Marche doucement car tu marches sur mes rêves, j’ignorais que les mots du poète irlandais étaient à prendre au pied de la lettre, par afflux de souvenirs peut-être, dans la bousculade des petits personnages...